Les autres programmes de Musica Nova
Motetti del fiore, Lyon-Florence 1532
Le divin Josquin, motets et chansons
Christel Boiron
cantus
Lucien Kandel
Xavier Olagne
contratenors
Thierry Peteau
tenor
Guillaume Olry
bassus
Marie Bournisien
harpe triple
Construit à partir de madrigaux significatifs de la fin de la Renaissance, ce parcours musical invite à une dégustation de mots et de couleurs sonores.
Les polyphonistes venus du Nord de la France et des Flandres, comme Cyprien de Rore et Roland de Lassus, se familiarisent avec la langue de Pétrarque et avec cette nouvelle forme musicale apparue à la fin du XVe siècle : le madrigal. L’art savant du contrepoint s’associe à la richesse d’une langue qui porte en elle une riche variété d’expressions, outils rhétoriques indispensables à l’écriture des accents les plus dramatiques. Les auteurs du XVIe siècle ne s’y sont pas trompés en adaptant les sonnets du Canzoniere de Pétrarque, écrit deux siècles plus tôt.
Le chromatisme musical qui apparaît autour de 1550 tend à renforcer ces moyens d’expression. Roland de Lassus écrit les fameuses Prophéties des Sybilles, œuvre totalement chromatique. Gesualdo, dans ses madrigaux, pousse cette technique d’écriture à son plus haut degré.
Au début du XVIIe siècle, le madrigal, malgré son intense pouvoir expressif, est peu à peu remplacé par une nouvelle pratique, celle de la monodie accompagnée. Cette seconda prattica naît du désir profond des compositeurs d’élever le pouvoir des mots au-dessus de celui de la musique.
Cette transformation s’opère à un moment où les instruments de musique se multiplient. L’instrument parodie la voix et l’orne à sa manière comme dans cette nouvelle version du madrigal Ancidetemi pur, joué à la harpe.
Le soutien harmonique peut désormais être assuré par un instrument polyphonique, comme le clavecin, le luth, le théorbe, la harpe ou une combinaison de plusieurs instruments. La voix abandonne la polyphonie pour devenir soliste.